Dans ce vaste réseau de distribution, magasins et logistique, plusieurs syndicats sont en présence, et le climat social a toujours été tendu. Il est difficile car plus de 50% de la population reçoit une rémunération entre le SMIC et SMIC + 20%. Dans ce contexte, les syndicats se sentent obligés de bouger, et la base sait leur rappeler… La tension sociale est variable, et par moments, très forte.
L’ancienne direction avait négocié un accord de droit syndical, un accord dans lequel on parle des moyens donnés au dialogue social. Pour nous, chez Cardinale sud, cet accord de droit syndical est inutile et improductif. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas un accord de dialogue : la direction donne tout pour obtenir la signature, il n’y a pas de réciprocité. C’est absurde car l’entreprise doit forcément respecter le droit syndical et s’il ne s’agit que de moyens, on n’avance pas. Chez Cardinale sud, on préfère donc un accord de dialogue social, dans lequel on pose la question de l’optimisation du dialogue social : un dialogue social qui bénéficie aux salariés, à l’entreprise, aux syndicats. Aux salariés, car on y prend mieux en compte les irritants sociaux et leur quotidien ; aux syndicats, car on parle des moyens donnés pour qu’ils remplissent leur mission, dans un cadre défini ; à l’entreprise, car on diminue le nombre de périodes de forte tension sociale, tension bien différente de la tension positive créée par le service à rendre au client notamment !
On remarque assez vite que les managers sont complètement sortis du jeu social. La question du rôle social du manager -droits, devoirs, bonnes pratiques sociales- n’est pas prise en compte. Il n’y a pas d’anticipation des tensions par la ligne managériale.
C’est dans ce contexte que la direction générale France et la DRH contactent Cardinale sud : ces décharges sporadiques ne sont plus acceptables, il faut comprendre et agir.
Cardinale sud met en œuvre une démarche de Qualité Sociale® inspirée des démarches qualité industrielles : on va aller rechercher les causes racines de l’incident, de ces fortes tensions sociales sporadiques en l’occurrence.
Cela passe par 3 axes d’intervention complémentaires menés en parallèle.
Les 4 piliers de la Qualité Sociale® guident notre démarche : l’axe du sens Stratégie-Management et l’axe de l’action Marketing-Relations.
La démarche d’ensemble est ambitieuse.
Elle fonctionne car on y déploie le cercle vertueux du dialogue social : INFORMATION sur les problèmes > CONCERTATION par la parole et le dialogue > NÉGOCIATION avec un accord de dialogue social et une charte sociale commune.
Et concrètement, ça fonctionne parce que ça circule mieux
au niveau social :
Enfin, ce qui a été dit aux syndicalistes a été fait : la direction garde la main mais les syndicalistes sont impliqués de A à Z.
Les résultats de la démarche sont concluants.
Quantitativement, le nombre de jours de travail perdu pour faits de grèves est en baisse de 40% et le nombre de magasins et entrepôts en grève est en diminution sensible : -2/3.
Qualitativement, la satisfaction au poste de travail est en augmentation : c’est ce que mesure une enquête RH interne (même si la satisfaction doit encore progresser dans les services au siège où c’est plus complexe). La démarche entamée a permis de déminer des situations sociales à risque, autant de situations aisément traitables quand on a les bons outils et la bonne posture. Enfin, les managers occupent visiblement mieux leur mission sociale dans la palette de leur rôle et responsabilités managériales.
Une forme de sérénité sociale semble s’installer : de quoi rasséréner la direction générale et la DRH ; et surtout servir les clients avec la qualité attendue !